2 articles très intéressants paru dans Politis de cette semaine sur la délocalisation et le hors saison, transporté du bout du monde par voie aérienne celles de petits pois de 432 %, celles d’asperges de 316 % et celles de haricots verts de 59 %. En quelques jours, le volcan islandais a bloqué le transport par avion de marchandises, au grand dam des multinationales. Ainsi, les roses coupées – 20 millions par jour sont restées bloquées sur l’immense plate-forme florale hollandaise d’Aalsmeer. mentionnait en 2008 Rungis Actualités, mensuel de la presse agroalimentaire. Or, l’origine de ces millions de roses est rarement signalée aux consommateurs puisque toutes, c’est-à-dire 95 % de la production africaine, sont vendues étiquetées (quand elles le sont) : « Provenance Pays-Bas ». |
Image: Icelandic Met Office: Eyjafjallajökull eruption: This close-up is taken at 20:30 Monday evening 19 April 2010 from a small aeroplane flying at 6000 ft (1,8 km). |
Les nations du Sud ne sont pas vraiment passées à l’offensive exportatrice, mais les pays riches y localisent la part la plus rémunératrice d’une production qui est rapprochée par les airs des lieux de consommation, en laissant quelques miettes aux zones ainsi exploitées. Cette situation de dépendance alimentaire artificielle pèse sur les prix, sur l’avenir de la planète et évidemment sur la situation des agriculteurs et maraîchers français, sommés de s’adapter, de produire de plus en plus prématurément, alors qu’ils sont de plus en plus mal rétribués pour leur travail.
L’avertissement donné pendant une semaine par le volcan islandais Eyjafjöll est une incitation de plus à la production et à la consommation locales.
Source Politis, 29 avril 2010, par Claude-Marie Vadrot |