Mon œuf de Pâques ou plutôt mon œuf du vendredi saint. Comme le pratiquait ma tante depuis que je suis né et même avant. Comme le faisait ma grand-mère, je conserve chaque année un œuf pondu par une de mes poules le jour du vendredi saint. Je l'emballe dans du papier journal et l'oublie durant un an dans le fond du tiroir du mon bureau. Un an après jour pour jour je le casse. Et qu'est ce je découvre ? Un œuf sain que je pourrais manger en omelette ou plat. Mais qu'elle est donc cette tradition ancestrale que l'on trouve encore dans certaines fermes de nos campagnes ? Eh bien, l’œuf du vendredi saint et uniquement celui-ci, ne se dégrade pas dans le temps. Mieux il m'indique si l'année en cours sera humide, sèche ou intermédiaire. Pour 2013, mon œuf est moyen. En effet on distingue encore bien le jaune entièrement formé et le blanc pas trop liquide bien séparé du jaune. Ce sera donc une année moyenne en terme de pluviométrie. En 1976 et plus récemment en 2003, mon œuf n'avais plus que le jaune tout desséché, gros comme une balle golf. Le blanc avait entièrement disparu. Une année humide, on ne distingue plus le jaune du blanc et l'ensemble est très liquide, un ami franc-comtois, me disait que dans sa région, on faisait manger cet œuf aux enfants pour les renforcer. Une de mes sœurs qui a fait des études à Valence avait une amie fille de paysan qui pratiquait la même tradition dans le centre de la France. Nous avions comparé nos œufs de la même année et oh surprise ! ceux-ci étaient différents. Ils indiquaient donc l'année de pluie par rapport aux deux régions différentes. Je n'ai pas d'explication à vous fournir pour ce phénomène, je peux juste vous dire, puisque nous en avons fait l'expérience, que si l’œuf est pondu un autre jour que le vendredi saint, il est punet quand l'odeur foudroyante de mercaptan parvient à traverser la coquille ni cassée ni fendue. Bonne fête de Paques à tous ! Source: Gabriel Vaudray Président Nature et Progrès 21 |